Au sujet de la chambre des Mises en accusation...et de l'ordonnance du 21/11/2013

 
 

 

Un commentaire est communiqué ici par les parents de François Goffin après l'audience de la chambre des Mises en Accusation de Liège du 24/10/2013. Celui-ci laisse déjà pressentir la suite qu'ils voudraient voir prendre au dossier dans les prochains mois...et principalement quant à une décision concrète sur le renvoi des inculpés vers une chambre correctionnelle...

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Après 7 années de combat, nous, les parents de François venons d’obtenir un arrêt de la chambre des Mises en accusation de LIEGE qui, enfin, ose qualifier de « manque de professionnalisme » et de «faute» l’abstention volontaire de l’orthopédiste A de se rendre au chevet de François qui avait eu les deux jambes écrasées par un camion de 12 tonnes. Il l’avait, par ailleurs, en accord avec l’urgentiste B fait monter dans son service d’orthopédie, sans l’avoir vu et avec pour seule instruction, pour toute la nuit, de mesurer toutes les deux heures la circonférence de sa cuisse droite.


Rappelons que François fera un arrêt cardiaque 10 heures après son accident (vers minuit), des suites d’un crush syndrome non diagnostiqué et non traité.


L’arrêt de la Chambre des Mises en accusations ferme cependant rapidement la porte en réfutant de façon très ambigüe un lien de causalité entre la faute de l’orthopédiste A et le décès de François.


Pourtant, le Professeur Philippe BOXHO, conseiller technique des parents de François, en son rapport du 5 /11/2011 ne laissait aucun doute « « Il est clair que, le crush-syndrome se développant, des modifications biologiques seraient apparues au cours du temps qui auraient, corrélées à l’examen clinique qu’elles auraient provoqué, mené au diagnostic et permis d’éviter l’issue fatale.

C’est ce défaut de précaution qui leur est reproché et qui est la cause du décès de François GOFFIN ».


Et si le lien causal entre les manquements et le décès ne devait pas être suffisamment certain à l’estime de la Chambre des mises en accusations, pourquoi n’a-t-elle pas requalifié la prévention comme elle en a le pouvoir et le devoir pour renvoyer l’orthopédiste A devant le Tribunal correctionnel du chef de coups et blessures involontaires (perte d'une chance de survie, accroissement du risque de décès, aggravation de l'état de santé)? Ou également envisager les éléments constitutifs de la prévention de non-assistance à personne en danger qui était libellée dans le réquisitoire du parquet ?

Les autres inculpés sont blanchis : aucun des manquements accablants relevés par les experts pendant 5 ans n’est encore à l’ordre du jour. Même celui de n'avoir pas dirigé François vers les soins intensifs, comme les experts judiciaires le maintenaient et comme l’orthopédiste A l’avait reconnu lors d’une de ses auditions, est balayé.


Encore beaucoup de questions qui ne trouvent pas réponse… pas de réponse en tous cas dans les éléments objectifs du dossier.
La motivation de cet arrêt est inacceptable pour nous, les parents de François, et nous avons donc introduit un recours en cassation.

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Lors de la dernière audience, l’avocat de l’orthopédiste A. avait opté pour la technique peu reluisante de tenter de jeter le discrédit sur les parents de François pour éviter de parler des fautes de son client.. raillant au passage les comités de soutien, les marches blanches, montant au créneau contre la médiatisation, clamant sa peine pour le juge d’instruction… une technique qui n’aura que peu porté ses fruits puisque son client est le seul des 4 inculpés à recevoir un blâme cinglant de la Cour.

A suivre donc !

 

 

 

 


 
 
 
Dernière mise à jour : 27/12/2013
 
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